Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 17 septembre 2002
Sécurité civile

Services départementaux d'incendie et de secours : les maires doivent continuer de jouer un rôle significatif au sein des conseils d'administration, estime Nicolas Sarkozy

Devant les sapeurs-pompiers dont la Fédération nationale (FNSPF) tenait congrès à Martigues ce dernier week-end, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, a, semble-t-il, répondu à nombre de leurs préoccupations. Mais aussi, apparemment, à celles des élus. Sur l’avenir des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS), il a estimé que «cette question doit être réglée si nous voulons avancer». La loi du 3 mai 1996, a-t-il dit, « a été et reste une très bonne loi parce qu'elle affirme un principe auquel je tiens : celui de la responsabilité partagée de l'Etat et des collectivités locales dans la protection de nos concitoyens contre les risques de toute nature». Il a jugé que la «départementalisation des SDIS est certainement le bon cadre pour que cette responsabilité partagée s'exerce». Aux «effets bénéfiques incontestables de cette loi, qui se sont progressivement installés et qu'il faut évaluer avant que de vouloir modifier les choses», il a ainsi opposé la loi sur la démocratie de proximité, qui prévoit l'intégration des SDIS au sein des conseils généraux et qui a " jeté le trouble dans les esprits. C'est donc qu'une étape a manqué, celle de la concertation, pour réfléchir à l'opportunité de modifications qui seraient importantes». Il a donc indiqué que «cette concertation et cette évaluation vont être menées très sereinement et aboutir à des solutions de consensus». Et de préciser que, pour sa part, il «trouve essentiel que les maires continuent de jouer un rôle significatif au sein des conseils d'administration des SDIS ; l'établissement public est la solution qui le permet». Le ministre a aussi évoqué le projet de loi de modernisation de la sécurité civile qui sera déposé au printemps 2003 : «Je souhaite enrichir ce texte, dont le principe me paraît excellent, afin de le présenter au printemps prochain au Parlement. Je veux que cette loi ne soit pas une loi de plus mais un vrai texte de référence, quinze ans après la loi du 22 juillet 1987 relative à l'organisation de la sécurité civile.» Il devrait donc «prendre en compte les nouvelles dimensions des crises, qu'elles soient liées aux éléments, à la pollution, aux risques industriels, hélas au terrorisme. Il faut moderniser la gestion et la formation des sapeurs-pompiers. Il faut donner les gages de notre attachement au volontariat.» Se déclarant globalement satisfaite des propositions du ministre, la FNSPF a surtout retenu la volonté gouvernementale de régler cette dernière question. «Il me paraît essentiel que la formation et l'expérience acquises comme sapeur-pompier volontaire soient prises en compte pour l'obtention de diplômes professionnels reconnus par l'Education nationale», avait auparavant déclaré M. Sarkozy. La FNSPF s'inquiète de signes de faiblesse montrés par le volontariat, qui concerne 191 500 hommes et femmes, soit 85% des sapeurs-pompiers. Selon la Fédération, le nombre de volontaires diminue depuis vingt ans, en même temps que la durée moyenne d'engagement (cinq ans), alors que le nombre d'interventions a augmenté de 25% entre 1990 et 2001. Le ministre de l'Intérieur, sur ce point, s'est engagé à prendre des mesures futures sur la base d'un état des lieux qui lui sera rendu à la fin de l'année par une mission d'élus dirigée par Jean-Paul Fournier, maire UMP de Nîmes. Souhaitant rendre le volontariat plus attractif, il a regretté que l'âge légal pour être sapeur-pompier volontaire ait été repoussé en 1999 de 16 à 18 ans.

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